Alors que la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) traverse une année difficile marquée par des controverses, les réformes qu’elle propose sont censées modifier ses opérations internes. Avec la saison 2024 de Formule 1 qui touche à sa fin, les pilotes appellent au changement.
Entre accusations, controverses et une série de démissions, les récentes mesures prises par l’organisation ont suscité un mélange de scepticisme et d’inquiétude parmi les équipes, les pilotes et les fans.
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Pouvoir centralisé au sommet de l’organisation de la FIA
Au centre de cette réforme se trouve une intention claire de consolider le pouvoir autour du président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, et du président du Sénat, Carmelo Sanz De Barros. Si ces changements sont approuvés lors de l’Assemblée générale de la FIA le 13 décembre, l’éthique et la gouvernance pourraient prendre une direction complètement différente. En particulier, les plaintes éthiques, qui étaient auparavant examinées par des comités indépendants, seraient désormais traitées directement par ces deux figures dirigeantes. De plus, le système d’audit interne mis en place pendant le mandat de Jean Todt verrait son rôle considérablement réduit, se limitant à une simple révision des comptes. Cette restructuration pourrait consolider davantage la position de Ben Sulayem, notamment à l’approche de sa campagne pour un second mandat.
Une vague de départs inquiétants
Les démissions et les licenciements au sein de la FIA n’ont pas échappé à l’attention. Parmi les figures importantes ayant récemment quitté l’organisation se trouvent des cadres influents, dont l’ancien directeur sportif, le directeur technique de la Formule 1 et le chef des communications. S’y ajoutent les départs des responsables de l’audit et de la conformité, certains ayant publiquement exprimé leur désaccord avec la direction actuelle. Coïncidence étrange… Le cas le plus médiatisé reste celui de Tim Mayer, ancien commissaire de la Formule 1, licencié après un désaccord au sujet d’un incident survenu lors du Grand Prix des États-Unis à Austin, au Texas. Ce climat tendu met en lumière des fractures internes qui pourraient menacer la stabilité de l’institution et, par extension, celle du sport automobile dans son ensemble, et pas uniquement la Formule 1.
Accusations et controverses en arrière-plan
Mohammed Ben Sulayem n’est pas étranger aux controverses. Il a été accusé d’interférer avec les résultats du Grand Prix d’Arabie Saoudite 2023 et d’hésiter à approuver le circuit de Las Vegas pour le championnat la même année. Bien que ces accusations aient été rejetées faute de preuves, elles continuent de ternir sa réputation. Un autre sujet de discorde est la gestion d’un fonds présidentiel de 1,5 million de dollars destiné à soutenir les clubs membres. Bien que légitime en théorie, cette initiative a soulevé des questions sur les finances personnelles du président. Avec tant de questions restées sans réponse, ces nouvelles réformes risquent d’amplifier les soupçons au lieu de les apaiser. George Russell, représentant les pilotes de F1 au sein de la Grand Prix Drivers Association (GPDA), attend toujours une réponse à sa demande du mois dernier pour plus de transparence dans les communications de la FIA. Rien de tout cela ne présage rien de bon pour la Formule 1.
Cet article explore les récents changements proposés par la FIA, la concentration du pouvoir autour de son président et les controverses qui secouent l’organisation depuis plusieurs mois. Avec des départs en masse et des accusations répétées, ces réformes soulèvent de sérieuses questions sur l’avenir de la gouvernance dans le sport automobile.
Image : Scuderia Ferrari galerie média