Un déchet de distillerie Chinoise transformé en matériau utile pour les Batteries des voitures électriques.
La Chine fait décidemment feu de tout bois ! Elle a en effet trouvé comment réutiliser les déchets de distillation du baijiu, l’alcool traditionnel chinois, en un matériau prometteur pour améliorer les performances des batteries au sodium. Cette innovation pourrait permettre d’atteindre un double objectif écologique ET économique. Une seule question nous brûle les lèvres : la France peut-elle s’en inspirer pour ses propres alcools ?
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La Chine réutilise ses résidus de distillation pour faire avancer ses voitures électriques
Dans les laboratoires de l’Université des Sciences et Technologies Électroniques de Chine, le professeur Liu Xingquan et son équipe ont développé une méthode peu coûteuse et écologique pour convertir les résidus de la distillation du baijiu en un matériau avancé destiné aux anodes des batteries au sodium. Ce procédé pourrait non seulement réduire les coûts de production mais aussi améliorer l’efficacité énergétique des batteries.
Qu’est-ce que le Baiju ?
Le Baijiu est un alcool traditionnel chinois très populaire, avec une production annuelle massive. En 2024, la Chine a produit environ 4,15 milliards de litres de Baijiu, soit une baisse par rapport à 2023. Parmi les principaux producteurs, Wuliangye Yibin a produit environ 160 000 tonnes de Baijiu en 2022. Kweichow Moutai, une autre marque emblématique, a produit environ 80 000 tonnes de son produit phare Moutai Baijiu en 2021. Ces entreprises dominent le marché chinois, où le Baijiu reste la boisson alcoolisée la plus consommée.
Caractéristiques et avantages des batteries au sodium
Les batteries au sodium (SIB) sont de plus en plus considérées comme une alternative viable aux batteries au lithium, notamment grâce à leur coût inférieur et à une conception jugée plus sûre. Utilisées principalement dans les systèmes de stockage d’énergie et les véhicules électriques à basse vitesse, ces batteries offrent également des avantages significatifs en termes de sécurité et de coût.
Un processus de transformation innovant
Pour transformer ces résidus en un matériau performant, l’équipe de recherche a d’abord traité le sédiment par lavage, séchage, lixiviation acide, et pré-carbonisation. Ils ont ensuite mélangé le matériau obtenu avec de l’hydroxyde de sodium pour enlever la silice, avant de l’activer à haute température et de le doper au silicium pour améliorer ses propriétés.
Résultats et performances exceptionnelles
Le matériau, une fois testé dans des batteries au sodium avec l’oxyde de manganèse de sodium comme matériau cathodique, a montré une capacité réversible impressionnante de 281,5 mAh/g à un taux de 1C, avec une rétention de capacité de 91,9 % après 100 cycles. Ces résultats démontrent une stabilité cyclique remarquable, bien adaptée aux applications nécessitant des cycles de charge et de décharge fréquents.
Implications économiques et écologiques
L’utilisation de ce nouveau matériau pourrait réduire le coût des batteries au sodium tout en favorisant le recyclage des déchets industriels. Le professeur Liu souligne l’avantage économique de cette méthode, qui pourrait être adaptée à d’autres types de résidus organiques, offrant ainsi une double bénéfice environnemental et économique.
Vers la commercialisation et l’expansion
Avec les brevets déjà en place et le soutien de la distillerie Wuliangye, qui fournit les matières premières, l’équipe envisage désormais de passer à la production à l’échelle du kilogramme. Ce projet illustre parfaitement comment la recherche innovante peut mener à des solutions durables et rentables dans le secteur de l’énergie, ouvrant la voie à une future commercialisation de ces technologies avancées.
La France a-t-elle l’équivalent du Baijiu ?
Il n’y a pas d’alcool français qui se rapproche directement du Baijiu en termes de saveur et de production, car le Baijiu est un spiritueux traditionnel chinois unique. Cependant, si l’on cherche un alcool français qui pourrait se comparer en termes de complexité et de tradition, on pourrait penser à l’Armagnac ou au Cognac.
En revanche, la production d’Armagnac ayant atteint 16 022 hectolitres d’alcool pur, soit environ 3,9 millions de bouteilles en 2023 et le Cognac, quant à lui, ayant vendu environ 180 millions de bouteilles la même année, on se surprend à rêver que le processus chinois pourrait être copié pour donner l’occasion à la France de transformer ses déchets de distillation de la même manière que la Chine pour en faire une confortable source de revenus.
Source : SCMP