Alors que Porsche avait fait figure de pionnier avec la Taycan en 2019, le constructeur semble ralentir sa transition vers les véhicules électriques.
Loin de son objectif initial de 80 % de modèles électriques vendus d’ici 2030, la marque revoit sa stratégie en redonnant une nouvelle vie à ses modèles thermiques et hybrides. Mais que se passe-t-il vraiment à Zuffenhausen, l’usine qui produit la majorité des modèles Porsche ?
Sur le même thème :
- Renverser du Red Bull dans une Bugatti à 5 millions d’euros : une propriétaire Texane défie le constructeur le plus prestigieux au monde qui relève le challenge
- La fin du plus grand pilote de F1 de tous les temps ? Son équipe révèle enfin pourquoi il est passé de maître incontesté à 7ème du championnat
Quand sportivité et électrique ne font pas bon ménage
Porsche, célèbre pour ses performances de conduite, fait face à un défi majeur : reproduire l’expérience unique de ses voitures thermiques dans ses modèles électriques. Cela se remarque particulièrement avec la future 718 électrique, initialement prévue pour 2025. Le problème ? Une batterie trop lourde et contraignante, qui limite la sportivité tant recherchée par les fans de Porsche. Les désaccords entre Porsche et son fournisseur de batteries, Valmet Automotive, n’arrangent rien. Porsche exige des ajustements coûteux pour améliorer les performances mais rechigne à en payer le prix. Résultat : des retards dans le projet, qui pourraient même prolonger la durée de vie des versions thermiques des 718 Cayman et Boxster. Cette décision prudente semble logique : un modèle électrique mal accueilli pourrait nuire à l’image de Porsche, d’autant que son public fidèle, passionné par les moteurs thermiques, a déjà du mal à faire ses adieux aux modèles non électrifiés.
Un changement de cap sur plusieurs fronts
La 718 n’est pas le seul modèle concerné. Porsche envisage également des modifications importantes pour d’autres modèles emblématiques. Prenons le Cayenne, par exemple : une simple mise à jour de la plateforme était prévue, mais le constructeur envisage désormais un tout nouveau développement. Pourquoi ? Car la version électrique du SUV, attendue en 2026, pourrait être retardée de plusieurs années. Même la Panamera, qui devait être remplacée après 2030, pourrait rester plus longtemps au catalogue. Porsche semble privilégier les versions thermiques et hybrides en réponse au ralentissement des ventes de véhicules électriques en Europe. Sur des marchés clés comme la Chine et les États-Unis, le constructeur envisage des options thermiques plus compétitives pour contrer les véhicules électriques locaux, beaucoup moins chers.
La guerre des prix et les attentes des acheteurs
Ce virage stratégique s’explique aussi par des raisons économiques. Les voitures électriques haut de gamme se retrouvent en concurrence directe avec des modèles locaux, notamment chinois, nettement moins chers. Par exemple, en Chine, une Porsche thermique se vend environ 85 000 €, contre 50 000 € pour un modèle électrique local comparable. Porsche pourrait avoir plus de chances en entrant dans une guerre des prix avec des modèles thermiques plutôt qu’électriques. Autre constat : les priorités des acheteurs ont évolué. La performance pure, autrefois essentielle, passe désormais au second plan face à des critères comme la connectivité ou la praticité. Porsche devra s’adapter pour rester compétitif tout en évitant de prendre trop de retard sur les véhicules électriques, perçus comme l’avenir inévitable de la mobilité. Mais, au vu du marché actuel et des hésitations des grands constructeurs, on peut se demander si le 100 % électrique est encore aussi inévitable qu’il le semblait.
Cet article explore comment Porsche ajuste sa stratégie face aux défis techniques et économiques de ses nouveaux modèles 100 % électriques. Entre prolonger la durée de vie des modèles thermiques et réviser les plans pour ses SUV et berlines, la marque s’efforce de conserver son ADN tout en s’adaptant à un marché en pleine évolution.