L’idée que beaucoup de français (et d’Européens) se font de la Mustang est celle d’une voiture de sport pas trop radicale avec un bon rapport prix-puissance, bien qu’elle soit plus chère dans notre pays qu’aux États-Unis. Mais la Mustang GTD mérite un chapitre car c’est une véritable « sauvage » en termes de puissance, de châssis et d’aérodynamisme. Et tout cela avec un objectif que la Mustang espère atteindre, pour prouver que ce poney sauvage est un vrai pur-sang : faire le tour de l’ancien circuit du Nürburgring en moins de 7 minutes.
Imaginez un instant : 815 chevaux rugissants sous un capot sculpté, prêts à être lâchés sur l’asphalte du mythique Nürburgring. Ford ne fait pas dans la demi-mesure avec cette nouvelle itération de sa bête de course. L’objectif ? Franchir la barre symbolique des 7 minutes sur la Nordschleife, un exploit réservé jusqu’ici à une poignée d’élues, principalement allemandes.
Le cœur battant de ce monstre mécanique est un V8 5.2 litres suralimenté, poussé dans ses derniers retranchements. Les ingénieurs de Ford ont revu leur copie pour 2025, intégrant un système de lubrification à sec digne des voitures de course. Résultat ? Un moteur capable de monter en régime 100 fois plus vite qu’auparavant, atteignant la stratosphérique barre des 7 650 tr/min. C’est comme si ce bloc avait suivi un entraînement intensif chez les Navy SEALS.
Mais la puissance brute ne fait pas tout. La Mustang GTD se pare d’une aérodynamique agressive, avec un aileron arrière doté d’un système DRS (Drag Reduction System) en option, directement inspiré de la Formule 1. C’est le genre de détail qui fait sourire les puristes et trembler la concurrence.
Le châssis n’est pas en reste, avec une suspension arrière interne équipée d’amortisseurs semi-actifs. Imaginez une technologie capable de lire la route et d’ajuster la voiture en temps réel, comme si elle anticipait chaque virage, chaque bosse du Nürburgring. Les freins en carbocéramique et les jantes en magnésium de 20 pouces complètent ce tableau de haute technologie.
Avec ses 325 km/h en vitesse de pointe, la GTD flirte avec le territoire des supercars italiennes. Ford n’hésite d’ailleurs pas à se comparer directement à la Porsche 911 GT3 RS, revendiquant fièrement une puissance spécifique supérieure. C’est David contre Goliath, mais cette fois, David a pris du muscle.
Greg Goodall, l’ingénieur en chef du projet, ne cache pas son ambition : “Nous avons réuni le meilleur de l’ingénierie, du design et du pilotage pour créer une machine capable de tenir la promesse faite à nos clients : passer sous la barre des 7 minutes au Nürburgring.” Une déclaration qui sonne comme un défi lancé à l’establishment automobile européen.
Ce qui frappe dans cette Mustang GTD, c’est son approche sans compromis. Chaque aspect de la voiture a été poussé à l’extrême. Le système d’admission et l’échappement en titane ont été optimisés, la poulie du compresseur réduite pour extraire jusqu’à la dernière goutte de puissance. Avec 900 Nm de couple, cette Mustang promet des accélérations à couper le souffle, même si Ford reste mystérieusement discret sur les chiffres exacts.
La GTD 2025 n’est pas qu’une simple évolution de la Mustang. C’est une déclaration d’intention, un cri de guerre lancé depuis Detroit vers Stuttgart. Ford ne se contente pas de viser les 7 minutes au Nürburgring, un exploit en soi. Non, l’ambition à peine voilée est de battre la Porsche 911 GT3 RS sur son propre terrain. Une ambition folle ? Peut-être. Mais c’est ce genre d’audace qui fait avancer l’industrie automobile.
Cette Mustang représente plus qu’une simple voiture de sport. Elle incarne le rêve américain sur quatre roues, la promesse que avec assez de détermination et d’ingéniosité, on peut défier les géants. C’est David contre Goliath, mais un David qui a passé des années en salle de musculation.
Pour les passionnés européens, habitués à voir la Mustang comme une option abordable dans le monde des sportives, cette GTD est une révélation. Elle prouve que Ford peut jouer dans la cour des grands, avec une machine capable de tenir tête aux meilleures productions européennes. C’est un changement de paradigme, une Mustang qui ne se contente plus de galoper, mais qui vole.
Reste la question du prix, sur laquelle Ford reste discret. Mais une chose est sûre : cette GTD ne sera pas pour toutes les bourses. C’est le prix à payer pour posséder un morceau d’histoire automobile, une machine conçue avec un seul objectif en tête : dominer l’un des circuits les plus redoutables au monde.
En conclusion, la Mustang GTD 2025 n’est pas juste une voiture. C’est un manifeste sur roues, une déclaration d’amour au sport automobile dans ce qu’il a de plus pur et de plus extrême. Que Ford réussisse ou non son pari du Nürburgring, une chose est certaine : le monde de l’automobile ne sera plus jamais le même après le passage de ce cheval sauvage américain.