Verstappen et son doigt d’honneur pendant les essais hivernaux : une sanction évitée de justesse ?
Quand Max Verstappen a levé son doigt d’honneur en direction du garage Williams lors des essais hivernaux de F1 à Bahreïn, beaucoup y ont vu un nouvel affrontement entre le triple champion du monde et la FIA. Avec des règles de conduite plus strictes et un compteur de points de pénalité en hausse, certains se demandaient si ce simple geste pouvait lui valoir une suspension de course. Mais la réalité derrière cette scène capturée par les caméras était bien différente.
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Le doigt d’honneur de Verstappen au garage Williams
Durant la session matinale, Verstappen sort de la voie des stands et, en passant devant le garage Williams, lève ostensiblement son doigt du milieu. Un geste adressé à un photographe trop curieux ? Un message à un adversaire ? Très vite, la rumeur enfle et les réseaux sociaux s’emballent. Certains imaginent que le Néerlandais réagissait à une tentative d’espionnage sur sa nouvelle RB21, mais la vérité était bien moins dramatique. En réalité, Verstappen saluait un ami, Luke Browning, pilote junior de Williams, avec qui il entretient une relation amicale. Ce qui ressemblait à une provocation n’était qu’un échange taquin entre connaissances. Pas d’incident, pas d’enquête, a rapidement tranché la FIA.
Max giving a cheeky little middle finger to someone 😭pic.twitter.com/VSvOuuKiKo
— RBR Daily (@RBR_Daily) February 28, 2025
Une indulgence surprenante de la FIA
Alors que la FIA a récemment annoncé un durcissement des règles sur la conduite des pilotes, elle a adopté une posture étonnamment clémente dans cette affaire. Officiellement, les essais hivernaux n’étant pas supervisés par des commissaires de course désignés, aucune sanction ne pouvait être appliquée. Pourtant, cette position contraste avec les récentes pénalités infligées aux pilotes pour des comportements similaires. Adrien Fourmaux, en WRC, a écopé d’une amende de 10 000 € pour avoir lâché un mot jugé inapproprié en interview. Verstappen lui-même avait été rappelé à l’ordre en 2024 pour un gros mot en conférence de presse, l’obligeant à participer à un événement FIA en guise de sanction.
Une réglementation qui divise
Cette volonté de la FIA de réglementer strictement le comportement des pilotes passe mal dans le paddock. L’association des pilotes (GPDA) s’est ouvertement opposée à ces nouvelles restrictions, et les tensions avec l’instance dirigeante sont de plus en plus visibles. L’accueil glacial réservé à Mohammed Ben Sulayem lors du lancement de la saison à Londres en dit long sur le malaise ambiant. Du côté des écuries, Toto Wolff tente de jouer la carte de l’équilibre, estimant qu’un minimum d’étiquette est nécessaire tout en reconnaissant qu’il faut distinguer les écarts de langage liés à l’adrénaline et les insultes délibérées. Max Verstappen, lui, appelle simplement à plus de bon sens : “Sous l’adrénaline, des mots peuvent sortir. Nous sommes des adultes, pas des robots.”
Cet article revient sur la controverse autour du geste de Verstappen à Bahreïn et les réactions qu’il a provoquées. Il souligne l’incohérence de l’application des règles par la FIA et la frustration croissante des pilotes face à ce qu’ils jugent être un excès de contrôle. Une question demeure : comment trouver l’équilibre entre discipline et spontanéité dans un sport où l’adrénaline est omniprésente ?
Images : © Red Bull Content pool / © Williams