La saison MotoGP 2024 a offert un mélange unique d’intensité et de moments spectaculaires, marquée par des dépassements audacieux et une rivalité féroce entre Jorge Martin et Francesco Bagnaia. Surnommée par certains “le championnat des erreurs”, elle a laissé l’impression d’une année riche en incidents.
Pourtant, les données officielles racontent une histoire différente, révélant un nombre d’accidents bien inférieur à ce que l’on pourrait penser. Avec des performances remarquables et des surprises dans les catégories Moto2 et Moto3, voici ce qu’il faut retenir de cette saison.
Sur le même thème :
- Après seulement 9 ans d’existence, ce constructeur coréen annonce vouloir défier les géants Porsche et Ferrari en endurance
- Netflix dévoile au grand jour une passion méconnue d’Ayrton Senna, légende de la Formule 1
Une “saison des erreurs” en chiffres
Malgré cette perception, la MotoGP 2024 a enregistré 335 chutes sur 20 courses, soit 23 de moins qu’en 2023. Cela représente une moyenne de 16,8 chutes par week-end, un chiffre nettement inférieur à certaines années passées comme 2017, où les motos étaient moins puissantes. Cette baisse est d’autant plus surprenante que Michelin a introduit de nouveaux pneus arrière offrant une meilleure adhérence, rendant les motos plus rapides, mais aussi moins prévisibles. Certains moments clés ont contribué à cette réputation de chaos : les erreurs stratégiques de Francesco Bagnaia et Jorge Martin, tous deux engagés dans la lutte pour le titre, ont souvent retenu l’attention. Bagnaia, qualifié de pilote “à haut risque”, n’a chuté que neuf fois, un chiffre inférieur à ses 11 victoires cette saison. De son côté, Jorge Martin, champion en titre, a enregistré 15 chutes, mais il a su mieux gérer ses erreurs pour conserver la tête du classement jusqu’à la fin de l’année.
En comparaison, la saison 2024 a connu moins de chutes que 2023, mais ce nombre reste élevé dans le monde du sport motorisé. Les accidents en MotoGP, souvent spectaculaires, sont bien plus fréquents que dans des catégories comme la Formule 1 ou le WEC.
MASSIVE contact into Turn 1 💥
A big big crash for Vietti and vd Goorbergh as @Denizoncu53 managed to save it 👀#SolidarityGP 🏁 pic.twitter.com/5Q3ul00d4C
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) November 17, 2024
Honda et Ducati : des trajectoires opposées
Honda, souvent critiqué pour ses motos difficiles à maîtriser, a montré des signes d’amélioration cette année. Luca Marini, nouvelle recrue de l’équipe, n’a chuté que quatre fois sur l’ensemble de la saison, une performance remarquable. Même Joan Mir, malgré une année difficile, ne figure pas parmi les pilotes ayant subi le plus de chutes. Du côté de Ducati, si Marc Márquez a accumulé 24 incidents, les derniers modèles se sont montrés globalement fiables. Cependant, des erreurs coûteuses sont survenues aux pires moments pour certains pilotes. Bagnaia, par exemple, a vécu presque toutes ses chutes lors de sessions critiques, ce qui lui a lourdement coûté dans la course au titre. À l’inverse, des pilotes comme Johann Zarco ont su tirer parti de leur régularité pour marquer des points précieux malgré quelques erreurs.
Moto2 et Moto3 : des progrès en matière de sécurité
Les catégories inférieures, Moto2 et Moto3, ont enregistré leur plus faible nombre de chutes depuis 2010. Cette amélioration semble liée au remplacement de Dunlop par Pirelli en tant que fournisseur de pneus. Avec un meilleur équilibre et une adaptation rapide des pilotes, les courses ont comporté moins d’incidents tout en restant aussi palpitantes. Cette tendance prometteuse pourrait inspirer des changements similaires dans la catégorie reine pour rendre les compétitions futures encore plus sûres.
Cet article explore comment la MotoGP 2024 a défié sa réputation d’année riche en chutes grâce à des statistiques surprenantes et des performances remarquables. Il analyse également les progrès de Honda, les résultats mitigés de Ducati, et les avancées en matière de sécurité en Moto2 et Moto3, augurant un futur passionnant et plus sûr pour ce sport.
Image : Red Bull Content pool