Le football écossais se trouve à un carrefour décisif. Steve Clarke, entraîneur de l’équipe nationale, égalera cette semaine le record de matches dirigés, mais la question demeure : son bilan est-il à la hauteur des attentes ?
Depuis son arrivée à la tête de l’équipe nationale écossaise, Steve Clarke a connu des hauts et des bas. Son parcours a culminé avec deux qualifications pour les finales de l’Euro en 2020 et 2024, ce qui représente une première en près de trois décennies pour le football masculin écossais. Mais alors que le pays s’apprête à affronter la Grèce, il est temps d’évaluer quel impact son mandat a eu sur l’équipe et sur les supporters.
La pression monte pour ce match crucial qui pourrait non seulement définir la trajectoire de l’équipe dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2026, mais aussi le futur immédiat de Clarke lui-même. Les critiques sont vives, mais les succès récents offrent une lueur d’espoir. Quelle direction prendra l’Écosse sous sa direction ?
Steve Clarke : Un héritage en construction
Ce jeudi, lorsque la Grèce visitera Hampden, Steve Clarke égalera le record du regretté Craig Brown avec 71 matches à son actif en tant qu’entraîneur principal. À 62 ans, Clarke a déjà marqué l’histoire du football écossais. Son premier match en tant qu’entraîneur s’est soldé par une victoire contre Chypre grâce à un but tardif d’Oliver Burke, un moment qui a donné le ton à ses six années de règne.
Cependant, ces années n’ont pas été exemptes de défis. Après des défaites cinglantes face à des équipes comme la Belgique et la Russie dans ses premiers matches, l’Écosse semblait loin d’une qualification pour un tournoi majeur après plus de vingt ans d’absence. Pourtant, en changeant de formation pour adopter une défense à trois et en lançant une série impressionnante avec neuf matches sans défaite, Clarke a mené l’Écosse à une victoire mémorable contre la Serbie aux tirs au but pour se qualifier pour l’Euro 2020.
Malgré cette avancée prometteuse, des doutes persistent concernant sa capacité à faire progresser l’équipe lors des compétitions majeures. Le fait que l’Écosse n’ait pas réussi à sortir de sa poule lors des finales retardées de 2020 ainsi que lors des barrages de la Coupe du Monde 2022 a soulevé des questions quant aux limites potentielles du travail effectué par Clarke.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
En termes de statistiques, Steve Clarke affiche un bilan mitigé avec 30 victoires, 16 nuls et 24 défaites sur ses 70 matches dirigés jusqu’à présent. Cela lui confère un taux de victoire global de 43%. Cependant, ce chiffre grimpe à 55% lorsqu’il s’agit des qualifications compétitives où il a enregistré 17 victoires sur 31 rencontres.
Clarke a su tirer parti d’un groupe talentueux au fil des années. Néanmoins, il lui a souvent manqué un attaquant prolifique capable d’inscrire des buts régulièrement. À défaut d’un avant-centre vedette, il a trouvé des solutions créatives avec John McGinn et Scott McTominay qui ont été essentiels dans le jeu offensif. McGinn a inscrit 20 buts et délivré 9 passes décisives en 65 sélections, tandis que McTominay compte 12 buts et 2 passes décisives en 56 matchs.
C’est intéressant de noter que McGinn reste le joueur ayant joué le plus sous Clarke, suivi par Andy Robertson et McTominay dans cette hiérarchie. Ces performances individuelles soulignent comment Clarke a su maximiser les talents disponibles malgré les absences d’un buteur central ayant un impact direct sur les résultats.
Les enjeux cruciaux des prochaines rencontres
L’avenir proche de Steve Clarke dépendra fortement des résultats lors des prochaines qualifications contre la Grèce et Belarus. Une victoire dans ces deux matches serait cruciale pour assurer une place en barrages pour la Coupe du Monde 2026 ou même obtenir une qualification automatique si les résultats s’alignent favorablement.
Sachant que son contrat arrive à échéance après ces finales prévues pour l’année prochaine, Clarke devra prouver qu’il mérite une prolongation. En mars dernier, il avait évoqué une probabilité de 75% qu’il ne renouvelle pas son engagement si son équipe ne réussit pas à se qualifier. La pression monte donc non seulement sur ses épaules mais également sur celles des joueurs qui devront répondre présents sur le terrain.
L’équipe écossaise sera-t-elle capable d’unir ses forces pour réaliser cet objectif ambitieux ? Les deux prochains matches pourraient bien être déterminants non seulement pour leur avenir immédiat mais aussi pour redéfinir le regard porté par les fans sur le travail effectué par leur entraîneur depuis six ans.



