Apple pourrait être contrainte de construire son propre moteur de recherche afin de se libérer de sa dépendance à Google. La marque à la Pomme prévoirait de revenir sur sa décision concernant son accord avec le géant d’Internet datant de plusieurs années. Cette remise en question de la convention entre ces deux mastodontes serait basée sur les réticences de la justice américaine vis-à-vis des pratiques anticonstitutionnelles.
Les conditions seraient donc réunies pour la firme de Cupertino élabore son propre moteur de recherche ? Au regard de la situation actuelle, une telle éventualité ne serait plus à écarter.
Tirer parti de la pression des régulateurs et autorités antitrust à l’égard des GAFA
Les autorités et régulateurs américains mettent une forte pression sur les GAFA en matière de pratiques anticoncurrentielles. Une situation qui encouragerait Apple à envisager la création d’un moteur de recherche qui lui appartient. Comme le rapporte le Financial Times, la marque à la Pomme entend ainsi disposer d’une solution alternative à celle que lui offre Google actuellement.
L’accord conclu avec Google serait spécifiquement visé par la justice américaine. C’est ce qui serait à l’origine de la décision d’Apple de franchir le pas en développant son propre moteur de recherche. La convention qui lie les deux géants américains implique une installation par défaut sur le navigateur Safari d’Apple du moteur de recherche de Google.
Celui-ci compte des centaines de millions d’utilisateurs dans le monde que sont les détendeurs d’iPhone. Ce qui représente une véritable manne financière pour la firme californienne qui touche directement une clientèle huppée grâce à ce partenariat. Les bénéfices que tire la firme de Cupertino de cet accord sont également importants. Apple reçoit depuis la signature de cet agrément le versement annuel de 8 à 12 milliards de dollars. Il faut ajouter à cela un chèque d’un milliard de dollars remis par Google en 2014.
Un accord pourtant capital
Cet accord n’est pas uniquement essentiel pour Google du point de vue économique. Il permet au géant de la Silicon Valley d’avoir une vraie longueur d’avance sur ses principaux concurrents. Avec cette convention, la concurrence ne se contenter que de très peu en matière de recherche en ligne. Pour preuve, l’entreprise californienne possédait 93 % des parts de marché sur le continent européen au mois de septembre dernier. Toujours selon les statistiques fournies par le site Statcounte que rapporte « Les Échos », près de 97 % de la recherche en ligne sur mobile était attribué à Google.
Cette position de domination serait facilitée par le manque de moyens financiers suffisants de concurrents comme DuckDuckGo et Qwant pour la signature d’un tel accord avec Apple.
Ce sont par ailleurs de telles pratiques qui sont visées par les autorités judiciaires américaines qui mènent une enquête antitrust sur Google depuis le 20 octobre. Apple n’entend pas courir le risque de voir cet accord crucial déclarer obsolète à l’issue de cette procédure judiciaire. La marque à la Pomme est dans l’anticipation en décidant de développer son moteur de recherche. Aujourd’hui, plusieurs indices permettent de confirmer la crédibilité de la réalisation d’un tel projet.
On peut le constater avec la dernière version du système d’exploitation maison d’Apple baptisée iOS. Cette dernière est désormais en mesure de montrer ses propres résultats ainsi que l’apparition de liens vers des sites web. Un autre indice de cette volonté d’Apple de disposer d’un moteur de recherche maison est le recrutement en 2018 de John Giannandrea. Ce dernier est l’ex vice-président de l’ingénierie chez Google, en charge du moteur de recherche et de l’intelligence artificielle.